Le Mont Saint Michel
Les caractères géomorphologiques de l’Occident se mettent en place à la fin de la dernière période glacière, vers -10.000, - 8.000. Le réchauffement engendre d’abord un couvert végétal considérable: c’est le mésolithique. Le phénomène ne touche pas encore la baie du Mont Saint Michel cependant, vers - 6.000, - 5.000, un cordon dunaire constitué de concrétions sableuses se forme sur les côtes nord et sud de l’estuaire. Ensuite, à chaque précipitation, l’eau de ruissellement lave les dépôts de sel permettant l’installation d’un petit couvert végétal à l’abri du cordon dunaire. Ce fut probablement l’état de l’environnement du Mont Tombe à la fin de la période gauloise.
C’est le développement agricole des Coriosolites qui va modifier l’état des lieux; les grands arbres sont abattus pour libérer du pâturage et les hautes marées, jointes aux fortes tempêtes, vont ouvrir des brèches dans le cordon dunaire permettant à l’eau de mer de malaxer sable et alluvions. Le Mont Tombe, sanctuaire gaulois, qui se trouvait environné de petites futaies et pâturages devient alors le Mont Saint Michel au Péril de la Mer, ou plus précisément des boues du Laiss devenues considérables. Ce caractère est acquis au Bas Empire.
Sous le Second Empire, la société d’aménagement du littoral réalise des digues immergées afin de limiter l’action de la mer créant ainsi des prés salés pour les moutons dont la viande est vendue à des prix avantageux sur les marchés des grandes villes desservies par le chemin de fer. La guerre de 1870 mettra un terme à ces travaux.