SAINT-PHILIBERT-DE-TOURNUS

Chassés de leur île de Noirmoutier par les Normands, en 836, les moines de Saint-Philibert s'installent d'abord sur le continent à proximité d'une vaste dépression marécageuse au sud de Nantes : le lac de Grandlieu. Leur abbaye située sur les rives d'un petit cours d'eau, la Bou­logne, deviendra Saint Philibert de Grandlieu. En 845/850 ils repartent, longent la Loire, et vont s'installer à Cunault en Anjou, mais l'aventure est loin d'être terminée. Toujours affolés par les incursions Vikings, les bons moines et leurs précieuses reliques descendent bientôt en Poitou,à Messay,puis, le 30 juillet 870, reprennent la route, gagnent l'Auvergne et s'installent à Saint Pourçainsur Sioule sur les terres que le roi Charles le Chauve vient de leur donner. Mais le roi leur accorde aussi le monastère Saint Valérien de Tournus et c'est là qu'ils préfèrent s'installer définitivement.

La charte de donation est du 15 mars 875 et le 14 mai de la même année la petite troupe dirigée par l'abbé Gélon arrive sur les bords de la Saône. Finies les installations précaires, finis les lieux déshérités. Les fugitifs de Noirmoutier sont maintenant installés sur les ruines d'une grande agglomération romaine, sur le cheminement naturel qui mène, par le sillon rhodanien, du sud au nord de l'occident. Et ce lieu chargé d'histoire est potentiellement riche, très riche. L'avenir de la communauté va le confirmer.

A leur arrivée, les moines de Saint Philibert trouvent une église dédiée à Saint Valérien. Elle abritera la communauté mais nous ignorons son importance. Elle ne peut figurer qu'en hypothèse et selon sa marque dans le grand programme roman qui va suivre. En 937, les Hon­grois, dans l'une de leurs dernières incursions en Occident, vont brûler l'abbaye et les travaux de restauration seront gênés par une querelle de moines. En 946, après la mort de Ainin, l'abbé Gui; qui s'est fait élire grâce aux pressions du Comte de Châlon Guislebe, n'est pas admis par la majorité des moines. Les mécontents vont quitter les lieux pour aller s'installer à Saint Pourçain et pour bien marquer la rupture, ils vont élire leur propre abbé : Hervé III.

En 943, une assemblée d'évèques réunis à Tournus tranche le différend et impose Hervé. Les moines de Saint Philibert reviennent alors dans leur abbaye des bords de Saône et tout rentre dans l'ordre. En 960 Hervé meurt et se trouve remplacé par Etienne,l'ancien prieur de Saint Pourçain. C'est lui qui va ouvrir le cycle des grandes campagnes de travaux qui donneront l'édifice roman actuel; mais l'enclenchement des diverses phases de la construction jusqu'à l'ultime consécration par le Pape Calixte II, le 3 janvier 1120, est très incertain.

Comme l'abbatiale Saint Philibert est l'un des édifices romans les plus prestigieux d'occi­dent, les études furent nombreuses et les hypothèses très diverses,mais la plupart des enclenche­ments proposés négligent un problème délicat, les conditions de l'implantation première. Voici donc la question.

De 960 à 979, l'abbé Etienne construit la crypte actuelle et ouvre le chantier du narthex mais comme il n'est pas pensable de réaliser un chevet et un narthex sans une nef en état, la question première doit être la suivante : Quel était l'édifice occupant l'espace médian en 960 ? Il y â trente ou quarante ans environ, il était convenu d'avancer la date d'édification du narthex et d'imaginer une nef basilicale rapidement édifiée par l'abbé Etienne mais c'est peu probant. On imagine mal un Maître d'Oeuvre réalisant un chevet et un narthex d'aussi remarquable manière et les liant par une nef et un transept si médiocrement réalisés au point qu'il faudra les reprendre quelques décades plus tard. En général, dans ces cas litigieux, ce sont les incendies qui viennent au secours des hypothèses archéologiques. Il suffit de doser leur effet de bonne manière et le tour est joué.

La mise en cause viendra du mur occidental de la nef contigu au narthex. Il y a là des appareillages différents, des signes de reprise, et surtout aux angles nord et sud-ouest deux massifs de maçonnerie anciens qui ne sont pas liés à l'enveloppe de la nef attribuée à Etienne (vers 980 et 990 ?) et c'est la porte ouverte aux hypothèses hautes.

Selon Jean Virey, à qui l'on doit l'une des meilleures analyses réalisées sur Tournus, il faut voir là les restes d'une première nef réalisée par les moines de Saint Philibert dès leur arrivée et qui aurait subsisté après l'incendie de 937. A l'appui de sa thèse, il fait remarquer l'analogie entre cet appareillage archaïque et celui réalisé par la même communauté, 3/4 de siècle plus tôt à Saint Philibert de Grandlieu. Mais comme nous savons d'autre part que la crypte de l'église Saint Valérien se trouvait à l'emplacement du chevet actuel, nous voilà donc avec un énorme volume à combler. Il correspond à la nef et au transept actuel.

Des hypothèses très diverses

Nous pouvons répondre à la question de deux manières. Avec prudence en reprenant l'explication de Jean Virey qui imagine un petit édifice Saint Valérien occupant l'emplacement de l'abside actuelle, prolongé d'une grande nef réalisée par les nouveaux venus vers 880/918. Ce serait, sur un vaste plan, la composition à deux cella axées et le parti ne manque pas de références. Enfin, l'autre hypothèse plus audacieuse, consiste à imaginer une grande cons­truction basilicale avec nef et transept reprenant le sanctuaire mais surtout la crypte de l'ancien édifice Saint Valérien. Ceci s'accorde mieux avec les impératifs de la chronologie à suivre, surtout en élévation.

Mais nous pouvons imaginer une variante plus audacieuse encore. En arrivant sur les lieux en 875, les moines de Saint Philibert auraient déjà trouvé cette grande église basilicale réalisée sur la sépulture de Saint Valérien probablement lors de la renaissance carolingienne. Malgré sa hardiesse relative, cette dernière chronologie n'est pas ridicule dans le contexte bourguignon, loin s'en faut. Le danger dans l'étude de la « civilisation romane »;nous l'avons dit, c'est de choisir des références communes à l'Occident. Le mouvement n'a certainement pas pris naissance de manière spontanée et uniforme. Des foyers de mutation et de transition se sont probablement développés sur les IXe et Xe s. et la riche vallée de la Saône était bien placée pour recevoir l'un d'entre eux.

Nous admettrons donc l'hypothèse basilicale sans toutefois trancher sur l'origine : Caro­lingienne (Saint Valérien) ou IXe s. abbatiale Saint Philibert primitive. Elle comportait nef et transept établis sur les mêmes fondations qu'aujourd'hui et deux travées de la nef ainsi que le sanctuaire de l'antique église Saint Valérien formaient abside et partie droite du chevet.

Cette nef du Xe était vaste (27m x 19m) et sans aucun doute décomposée en trois vais­seaux. Comment était alors l'élévation interne ? A cette question nous répondrons tout simple­ment avec de grosses piles rondes mais bien entendu plus faibles que celles d'aujourd'hui. Sans doute consterné de les voir abattues une fois de plus après l'incendie de 1008, le cons­tructeur décida-t-il de les refaire cette fois franchement plus puissantes.

Ces piles rondes trop graciles pour tenir l'élévation lorsque la couverture s'écroulait rongée parle feu, était une composition issue en droite ligne du parti basilical et nous en retrou­vons deux exemplaires curieusement épargnés dans le transept occidental de la cathédrale Sainte Julitte de Nevers. Au début du Xle s., les constructeurs de Saint Vorles, de Chatillon sur Seine et de Saint Désiré de Lons le Saulnier ont, eux aussi, adapté aux besoins de leur voûte le support qui avait régné en maître durant les 3 ou 4 siècles du Mérovingien et du Carolingien.

Une fois admise l'hypothèse de l'église « basilicale »,tous les éléments en notre possession s'enclenchent de bien meilleure manière. En 979, lors de la translation des reliques de Saint Valérien, la grande crypte actuelle est terminée tandis que le nouveau chevet est bien avancé mais à ce niveau supérieur, seule l'abside est voûtée, la partie droite est toujours couverte de charpente. Ce détail explique qu'elle sera considérée comme ruinée lors de l'incendie de 1008 sous l'abbé Wago. Il reste alors vingt années aux religieux pour construire et achever le grand narthex à l'ouest.

L'incendie de 1008 a donc matière à se propager. Il va ravager les charpentes de la nef, du transept ainsi que celles de la partie droite du chevet nouvellement réalisées. On comprend alors l'impression de catastrophe perçue par les contemporains.

La nouvelle nef

Les moines décident de reconstruire voûté mais il faut pour cela des structures puissantes car le volume est considérable. Les murs déjà plusieurs fois restaurés, sont repris à hauteur d'homme, renforcés et flanqués de piles engagées, tandis que l'élévation sera portée par les grosses piles rondes que nous voyons aujourd'hui. Mais le constructeur veut s'aligner sur le nouveau narthex qui comporte lui deux étages. Les bas côtés de la nef seront donc très hauts et coiffés de voûtes d'arête. Cette surélévation du vaisseau Central inquiète le Maître d'Oeuvre. Il n'ose pas lancer un berceau, pas plus que des voûtes d'arêtes, à 20m du sol et sur une portée de 6,50m environ;alors la nef centrale, comme le transept, et la partie droite du chevet seront encore couverts de charpente; c'est ce qui explique la brièveté de la campagne. La consé­cration a lieu en 1019, soit moins de 10 années après le commencement des travaux

La nouvelle nef

Quelques années plus tard, l'abbé Saint Ardain (1028/1056) reprend les travaux et de 1030 à 1050 environ, réalise les berceaux perpendiculaires qui couvrent la nef aujourd'hui. Si ces voûtes n'engendrent aucune poussée latérale, ce qui arrange bien les structures hautes de la nef encore relativement légères, elles impliquent par contre des poussées résiduelles aux extrémités du système. Il n'y aura aucun problème côté narthex où les volumes d'inertie sont suffisants,mais il n'en va pas de même à la croisée où les vieilles structures semblent insuffisantes; c'est elles qui seront entièrement reprises au début du Xlle s.;de 1100 à 1120, par l'abbé Francon de Rouzay.

La croisée et le transept

Sur ces anciennes structures perpendiculaires, croisée et transept, nous n'avons pas d'information mais tout de même quelques indications. Lors de l'implantation des piles de la nef, vers 1010, le constructeur a établi ses grandes arcades, côté narthex, sur des corbeaux puisque l'importance du mur pignon existant convenait à la hauteur de la nef projetée. A l'est, par contre, il s'est imposé une grosse pile appliquée contre le volume du transept, ce qui tend à prouver que de ce côté les volumes rencontrés n'étaient ni suffisamment robustes ni suffisamment hauts pour permettre le traitement de l'ouest. Ainsi le transept actuel, du moins le croisillon sud, puissamment renforcé de contreforts quand il fût voûté vers 1050/ 1060, doit être celui de l'église basilicale plusieurs fois restaurée. S'il avait été réalisé dans la même campagne que la nef, après l'incendie de 1008, il aurait acquis la hauteur corres­pondante ce qui n'est pas le cas.

Lors du voûtement de la nef nous sommes au milieu du Xle et la technique a évolué. L'élévation fiaute a reçu des contreforts au droit des travées, ce qui n'avait pas été réalisé sur les bas-côtés dans la campagne de 1010/1015.

La campagne de Francon du Rouzay

Maintenant nous comprenons mieux l'ultime campagne réalisée par Francon du Rouzay de 1100 à 1120. La croisée n'est pas satisfaisante. Aménagée en 1050 elle n'est pas esthéti­quement « à la hauteur » de l'ensemble mais surtout elle n'a pas la capacité architectonique de contenir la poussée du dernier berceau perpendiculaire. Enfin, la partie droite du chevet est toujours couverte de charpente car la faiblesse de l'élévation interne et la présence des bas côtés n'a pas permis un voûtement avec contrefort comme celui réalisé sur les croisillons en 1050/1060. Notons pour terminer que la vieille abside,réalisée en 975/980 avec un sanc­tuaire aveugle,n'est plus dans le style de l'époque.

Au cours de cette ultime campagne, le sanctuaire sera entièrement repris à l'intérieur de la couronne de chapelles existantes, avec des colonnes légères, sur le berceau prévu pour la partie droite. Sur cette dernière les reprises sont plus délicates. Il faut voûter sans contreforts En effet, ceux ci porteraient dangereusement sur les collatéraux ce qui n'était pas le cas, nous l'avons dit, pour les croisillons du transept. Sur cette partie droite, ancienne et déjà restaurée, le constructeur adopte alors une structure puissante, travaillant par inertie et portant essentiellement sur les murs séparant la crypte centrale. Les travaux se dérouleront de la manière suivante : l'élévation primitive sera noyée dans des reprises avec de puissants arcs de décharge internes et externes, mais les fenêtres sont toujours celles de 980; c'est ce qui explique qu'elles ne sont pas centrées par rapport aux arcs. Cet aménagement était suffi­sant pour tenir une voûte en berceau telle qu'on la concevait en ce début du Xlle s.

A la croisée, le Maître d'Oeuvre a, semble-t41, pratiqué de la même manière, les puissantes structures actuelles paraissant englober les anciennes et cela jusqu'au niveau haut des fenêtres de la grande nef. C'est la base massive et puissante que le constructeur a réalisée, en service; pour édifier ensuite la haute tour de la croisée. Le changement de traitement sur le premier niveau semble marquer la limite d'intégration des structures anciennes. Ce fut aussi l'instant où le chantier interne put être abandonné et la nef rendue normalement au culte. La suite de la campagne étant menée de l'extérieur.

Enfin, dernier aménagement roman, la haute tour réalisée au nord du narthex.

Conclusion sur la chronologie admise

La chronologie que nous venons de développer n'est pas celle communément admise. La plupart des auteurs s'en tiennent à la nef d'Etienne et ont quelques scrupules à s'engager plus avant dans le Xe s. C'est refuser à la Bourgogne la place prépondérante qu'elle doit avoir dans la renaissance romane en Occident. Ce Xle s.,si brillant dans la province, s'appuie sur un premier développement des techniques et du potentiel qui doit commencer au Xe s. et la vallée de la Saône, cette grande voie de communication qui lie traditionnellement les pro­vinces du nord au monde méditerranéen était naturellement bien placée pour fixer les pre­miers ferments et amorcer le mouvement à venir. Dès l'an 1000, au narthex de Tournus et à la rotonde St Bénigne de Dijon, les constructeurs maîtrisent déjà parfaitement tous les procédés de voûtement qui feront ailleurs les mérites du Xlle s. roman.

Ainsi nous comprenons mieux l'histoire de la communauté Saint Philibert. Instables mais pas naïfs ces braves moines ! Saint Valérien et la riche vallée de la Saône les tentaient infi­niment plus que Saint Pourçain et les bords de la Sioule perdus dans les montagnes. Ainsi nous sommes d'accord avec Jean Virey quand il dit que la querelle des moines survenue en 916 était plus une affaire de chapelle que de personnes. Le clan Saint Valérien, issu du terroir et sans doute profondément lié au contexte local, voit d'un très mauvais œil ces nouveaux venus qui s'installent en terre conquise. Le Comte de Chalon écoute d'une oreille attentive les doléances du clan Saint Valérien, mais c'est déjà le temps de l'ordre Clunisien. Les évêques et les abbés sont des hommes de caractère, engagés dans le grand mouvement qui aboutira à l'emprise religieuse et politique du Xle et du Xlle s. Ils veulent imposer leur vision du monde et l'occasion est trop belle d'infliger un désavœu au pouvoir féodal et aux intérêts locaux. C'est la communauté de Saint Philibert qui sera confirmée aux dépens du clan Saint Valérien.

Le poids de Saint Philibert de Tournus

En l'an 1000 l'abbatiale Saint Philibert possède déjà un chevet à grand développement partiellement voûté et un narthex à trois travées et deux niveaux où l'on trouve les voûtes d'arêtes classiques, les berceaux perpendiculaires ainsi que le berceau plein cintre avec niveau de fenêtres hautes et enfin le demi berceau de contrebutement. Nous avons là tout le catalogue des procédés qui seront exploités durant un siècle et demi d'expansion romane et leur traite­ment est parfaitement réussi. Pourtant cette œuvre exceptionnelle en son temps n'eut qu'une médiocre postérité. Quelque modeste influence et c'est tout. Ceci montre à l'évidence que l'Occident n'était pas prêt. L'architecture et la civilisation romane bourguignonnes étaient trop en avance pour rayonner comme elles le méritaient. Quand la société occidentale sera prête, un siècle plus tard, ce sont les Clunisiens et surtout les Cisterciens qui porteront en Europe la technique bourguignonne. Confirmation supplémentaire s'il en faut que cette civilisation romane s'est développée par taches et non comme un mouvement généralisé. On peut donc admettre la plus grande précocité pour le phénomène bourguignon mais l'avance considérable marquée par Saint Philibert fut sans effet sur son temps.

Saint Philibert analyse architectonique

Il serait trop long, fastidieux et surtout inutile de reprendre une fois de plus l'analyse architecturale de la grande abbatiale bourguignonne. Ceci a été fait et bien fait par Jean Virey dans la collection des petites monographies. Par contre, une analyse architectonique destinée à situer l'état des procédés, en cette fin du Xe s. et leur marque sur le Xle s. peut être du plus grand intérêt pour une chronologie d'ensemble sur la Bourgogne,chronologie qui reste à faire. Pour cela nous allons prendre dans l'ordre les trois composants de l'édifice : le chevet, la nef et le narthex.

Le chevet

Construit de 960 à 980/985, le grand chevet avec déambulatoire et trois chapelles rayon­nantes, constitue la plus ancienne réalisation du genre intégralement conservée en occident. Au premier niveau, le plan comporte une crypte centrale dont les petites voûtes d'arête sont portées par deux files de colonettes. Elle est entourée d'un déambulatoire qui ouvre sur trois chapelles rayonnantes de plan rectangulaire. L'ensemble, parfaitement dessiné, est régulièrement rayonnant et cette rigueur de composition, négligée dans les chevets du Xle s., gênera considé­rablement la mise au point architectonique des voûtes sur déambulatoire. Un siècle plus tard, vers 1078/1080, le constructeur du chevet de St-Etienne de Nevers refuse toujours ce décou­page rigoureux et cela lui impose des voûtes d'arête considérablement gauchies sur les travées du déambulatoire. Il faudra attendre 1100 pour retrouver un découpage rayonnant parfaite­ment régulier à Paray le Monial mais c'est l'œuvre du Maître de Cluny.

Cette longue stagnation des procédés peut s'expliquer de deux manières. D'abord les chevets conçus pour être voûtés sont de petites dimensions, comme Vignory, et le construc­teur adopte alors un berceau circulaire sur le déambulatoire. C'est une méthode qui n'implique pas un découpage rayonnant régulier. Ensuite, les grands chevets à chapelles rayonnantes du Xle s. devaient être conçus non voûtés et couverts de charpente. Là encore, point n'est besoin d'une régularité dans le découpage rayonnant. De 950 à 1050, les grands modèles du Val de Loire devaient être partiellement couverts de charpente et nous aborderons ce sujet lors de l'étude de la génération de St Martin de Tours.

Au niveau supérieur, celui du sanctuaire, le plan est naturellement le même et les cha­pelles rayonnantes sont toujours rectangulaires. Ce plan simple et rationnel pour le voûtement ne sera plus jamais repris par les constructeurs romans du Xle et du XHe s., c'est une preuve supplémentaire de la très faible diffusion des techniques et procédés qui sévit en occident jusqu'en 1050/1080. Les constructeurs chargés d'un programme ont sans doute vu de nombreux édifices mais ils n'ont pas eu la capacité technologique de les assimiler et de les comprendre

C'est une époque où le constructeur ne dessine pas, aussi est41 incapable de prévoir au sol les problèmes qu'il va rencontrer dans l'édification des parties hautes. Le phénomène est flagrant jusqu'en 1100/1120. Le premier chevet entièrement étudié,« dessiné », avant cons­truction est certainement celui de Paray le Monial.

Au niveau du sanctuaire la chronologie devient contestable.Nous avons imaginé pour le Xe s. un hémicycle entièrement voûté et de facture archaïque avec sanctuaire aveugle et berceau circulaire sur le déambulatoire. Mais, Jean Virey, croit identifier des reprises dans les maçonneries. Alors, nous pouvons étaler ce chevet sur deux campagnes : 980/990,traitement structure légère et couverture de charpente, puis voûtement archaïque de l'hémicycle après l'incendie de 1008. En faveur de cette option, nous devons remarquer que ce chevet ne porte aucune trace de structure correspondant à un quelconque mur pignon destiné à tenir le doubleau de clôture. Mais la notion de mur pignon fut, disons-le, très longue à s'imposer. La première réalisation du genre parfaitement rigoureuse se trouve à St. Sernin de Toulouse et date de 1070/1080.

Au delà de l'hémicycle, pour la partie droite du chevet, l'enclenchement proposé ne nous semble pas contestable; alors il nous reste à voir si ce dessin de crypte ne nous donne pas quelques indications sur l'édifice antérieur, l'église St. Valérien, puisqu'il en reprend l'emplacement.

Avant d'aborder le sujet, un premier choix s'impose. La chronique du moine Falcon nous dit que lors de la translation les reliques de St. Valérien furent sorties de terre et placées dans une châsse sur l'autel et cela dans la même crypte, celle qui venait d'être construite. Mais l'histoire ne nous précise pas si le lieu est le même. Alors l'ancienne crypte St. Valérien pouvait se trouver liée au transept, donc contiguë à la croisée, ou bien située 6m. plus à l'est à l'emplacement de l'hémicycle actuel. Dans ces conditions la partie droite du chevet roman reprendrait le volume de la nef antique, tandis que les deux salles carrées qui flanquent la crypte pourraient être édifiées sur les fondations d'un ancien croisillon bas formant sacristie. Mais tout cela est très hypothétique.

Au sujet de cette grande crypte achevée en 975/978, nous pouvons aussi faire une remar­que qui ne manque pas d'intérêt. Sur sa limite ouest, par son alignement, par ses escaliers perpendiculaires, et sur une envergure de 25 à 27m, elle semble avoir buté sur un grand tran­sept préexistant dont le niveau devait se trouver à 1,50m en dessous du dallage actuel. Il faudrait fouiller pour avoir des éléments mais tout cela a été noyé dans les maçonneries de reprise lors de la campagne de 1110/1120 pour assurer une assise convenable à la grande tour de la croisée. Autant dire qu'il y a peu de chance de connaître un jour la vérité.


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L'ABBATIALE SAINT PHILIBERT DE TOURNUS (hypothèse conventionnelle)

Dans ses campagnes successives, la construction de Saint Philibert de Tournus, s'est articulée autour d'une ancienne nef de structure basilicale. Après l'incendie et la ruine partielle de 937, cet édifice est rapidement restauré pour répondre aux besoins de la communauté et les travaux proprement dits ne commenceront qu'en 960 sous l'abbé Etienne. Ils porteront sur l'édification du nouveau chevet à trois chapelles rayonnantes établi à l'est (A) et sur le narthex à l'ouest (B). Crypte et chevet sont achevés vers 980/985 mais pour ce dernier seul le sanctuaire (C) est voûté, la partie droite (D) est toujours couverte de charpente. A l'ouest, le narthex lui, est édifié de 980 à 1000. Quelques années plus tard, en 1008, un incendie endommage gravement toutes les parties encore couvertes de charpente; alors, la nef que nous voyons encore aujourd'hui est réalisée sur une courte campagne mais, seuls les bas-côtés sont couverts de voûtes d'arête ; grand vaisseau , transept et partie droite du chevet sont toujours couverts de charpente. La nouvelle consécration a lieu le 29 août 1019. De 1030 à 1050, les berceaux perpendiculaires sont installés sur la grande nef (E) et les croisillons de l'ancien transept (F et G) sont voûtés avec addition de contreforts (H) Enfin, de 1100 à 1120,1e vieux sanctuaire aveugle, la partie droite du chevet et la croisée sont repris dans une campagne menée par l'abbé Francon du Rouzay. Avec la tour occidentale, c'est l'achèvement définitif dans la facture romane.

D'abord, la résultante interne due aux doubleaux allait se faire sentir aux premiers mou­vements des voûtes. Il était donc rationel de la prendre en compte et une pile engagée raidis­sait convenablement l'élévation au point critique. Ensuite, cette pile était utile aux décharges généralement installées sur les fermes à 15° pour couvertures en tuiles rondes ou en lauzes. Dans ce genre de réalisation les contraintes en compression sur l'arbalétrier sont considérables et ce mal qui s'ajoute au retrait naturel des bois provoque l'affaissement de la faîtière. Le poinçon fait alors son œuvre et l'entrait fléchit.Pour y parer il est rationnel de prévoir des décharges qui prendront appui sur le sommet des piles engagées.

Bien entendu, il est techniquement possible de réaliser une ferme à 15°, stable dans le temps, mais il faut pour cela s'appuyer sur un mortésage multiple, bien appliqué par des étriers métalliques et d'autre part disposer de bois ayant au minimum cinq années de séchage en billes et vingt à trente années de stabilisation sous couvert. Cette dernière condition sous entend un marché de bois qui n'existait probablement pas en l'an 1000.

Les berceaux perpendiculaires

Les berceaux perpendiculaires de la grande nef de Tournus constituent une œuvre excep­tionnelle. D'abord, c'était le seul procédé qui pouvait répondre au problème; ensuite, sa mise en œuvre rationnelle et rigoureuse semble indiquer une parfaite maîtrise des problèmes archi-tectoniques. Deux considérations illustrent cette maitrise. D'abord la faible résultante qui peut naître de l'arc perpendiculaire s'applique au meilleur niveau pour bénéficier des volumes d'épaulement offert par les voûtes des bas côtés. Ensuite, cette résultante externe qui peut être issue des arcs est potentiellement réduite au minimum par un volume perpendiculaire montant très haut. Ce volume perpendiculaire médian peut être pris en compte sur 2,50m de haut et sur l'épaisseur de l'arc, soit lm environ. Réalisé en blocage, il travaille comme un monolithe reconstitué et tant qu'il sera homogène, il n'y aura pas de réaction externe de la part des arcs mais simplement une charge sur le sommet des piles. Ce comportement méca­nique complexe se trouve illustré sur une planche technique jointe.( p 152 )

Pareil choix, et surtout semblable traitement au début du Xle s. (1030/1050) selon notre enclenchement, a de quoi surprendre et nous aurons maintes occasions de constater ce caractère déjà énoncé. Les œuvres exemplaires ne font pas école. Si elles sont reprises, comme à la grande nef de Cluny, elles sont copiées de médiocre manière et perdent tout leur mérite. Ainsi le parfait voisine-t-il avec le médiocre. Cependant ces réalisations ont tou­jours quelques décennies pour faire illusion puisque dans le temps où le blocage travaille en monolithe reconstitué, il n'y a pas de problèmes de poussée. Enfin, il ne suffit pas de réaliser un chef d'œuvre, faut-il encore en faire comprendre les mérites. Aujourd'hui, nous avons pour cela des critères techniques admis et des formulations mécaniques ou physiques communément perçues mais, dans ces temps archaïques l'homme de talent avait les meilleures chances de prêcher dans un langage inconnu face à un monde bourré de préjugés naïfs.

Dernière remarque, les contreforts qui flanquent l'élévation haute et que l'on ne trouve pas sur le bas côté nous donnent une date de 1030/1060. C'est bien la période généralement admise soit sous l'abbé Ardain 1028/1056.

Le narthex

Le narthex de Tournus a toujours impressionné ses visiteurs. Au premier niveau, la pénombre géne le regard mais la composition est admirable de pureté et de rigueur. Les doubleaux des bas côtés qui s'intégrent bien dans la grosse pile ronde portent des berceaux perpendiculaires avec archivoltes et formerets. Ce système se compose parfaitement avec les voûtes d'arête classiques installées sur le vaisseau central. Ce qu'il faut le plus admirer en cette période archaïque où les modèles devaient faire cruellement défaut, c'est l'homogé­néité et la rigueur de l'ensemble.

A l'étage supérieur le registre de fenêtres hautes éclaire largement l'édifice et la transi­tion est grande. Les formes sont toujours aussi pures mais l'appareillage est plus fruste . On s'imagine alors dans un cadre et devant l'un des rares témoignages venu de la nuit des temps, et le portail Gerlannus sur le pignon oriental, avec ses personnages d'un archaisme angoissant accentue encore l'impression. Tout cela excite l'imagination mais il faut s'en défendre.

Dans une chronologie d'ensemble bien articulée, le narthex doit se situer entre 960 et 1000, probablement en fin de campagne (975/1000) mais les opinions admises sont divisées et quelques remarques ont fourni matière à des opinions diverses. Au premier niveau, les grosses piles de l'est s'intègrent au mur de la nef qui doit être antérieure à 930 et peut être même du IXe s., tandis qu'au niveau supérieur, les structures viennent se plaquer contre la partie haute de ce mur occidental. Cette remarque pertinente a permis à Jean Virey d'imaginer et de défendre l'hypothèse de deux campagnes. Pour lui, le premier niveau a été réalisé de 940 à 945, après le sac de l'abbaye par les Hongrois et l'étage supérieur vers la fin du siècle après l'achèvement de la nef d'Etienne, soit 990/1000. Mais cette chronologie qui laisse un premier niveau en chantier sur deux générations n'est pas très satisfaisante. Cette articulation est imposée par l'idée de la nef d'Etienne,elle même peu convaincante^et nous pensons que c'est la mauvaise voie d'analyse avec ses conséquences en cascade.

Vers 960, les travaux commencent vers l'est, sur le chevet et pour avoir un ensemble exploitable, les restaurations de la nef basilicale commencent par le transept; ainsi les parties ouest sont-elles toujours ruinées. Le mur pignon occidental abattu à mi-hauteur n'est pas pris en compte et le maître d'œuvre qui établit les fondations du narthex intègre ses piles dans les maçonneries qui restent solides. Ce sera sa structure d'appui. Il en a besoin pour ses berceaux perpendiculaires.

Les chantiers sont presque simultanés et le narthex entièrement voûté avance moins vite que la restauration de la vieille nef basilicale. Alors, quand le maître d'œuvre responsable du narthex arrive au niveau supérieur, le pignon occidental de la nef est déjà réédifié. Il lui faut donc appliquer son œuvre contre cet élément existant. Il n'a pas de problème pour cela. A ce niveau, les berceaux longitudinaux et les demi berceaux de contrebutement n'imposent aucune contrainte externe côté nef.

Voyons maintenant quelques datations basses. Elles ne manquent pas et la plus célèbre est celle de l'archéologue espagnol Don Puig y Cadafalch,auteur du monumental travail sur le premier art roman. Il voit dans le narthex de Saint Philibert une œuvre réalisée dans une seule campagne mais à une époque beaucoup plus basse, vers 1030/1050. Cependant, cet éminent spécialiste du domaine méditerranéen semble avoir abordé la Bourgogne avec beau­coup de préjugés. Peut être était-ce pour préserver la primauté « de son premier art roman ».

Une dernière remarque a troublé les analyses chronologiques; les bandes lombardes externes du premier niveau ne correspondent pas à la division interne en trois travées et sont donc, a priori, antérieures au programme de voûtement. Mais cela n'a rien de surprenant en cette période de mutation où l'esprit était encore tout acquis au parti basilical; il est facile d'admettre que la décision de voûter ait eu quelques retard sur l'avancement du chantier. Au niveau supérieur la décomposition longitudinale entre bandes lombardes, fenêtres hautes et travées internes, retrouve sa cohérence.

Pour terminer, voyons les procédés de voûtement exploités au niveau du narthex. Sur la nef centrale, le berceau est en plein cintre. C'est la composition traditionnelle archaïque mais il est ici associé à son meilleur complément, le demi-berceau de contrebutement. Cette structure en encorbellement vient naturellement combattre les tendances au déversement dues à la grande voûte et ceci prouve la démarche très perspicace du maître d'œuvre. Son berceau n'est pas en blocage mais avec appareillage en parements internes. Il est donc plus léger mais a bien peu de chance de travailler en monolithe reconstitué. A la première rupture il va pousser sur son mur porteur de manière continue et diffuse et c'est une action de même nature que va lui opposer ce demi-berceau de contrebutement. C'est donc un arc boutant continu qui s'affirme ici deux siècles avant le procédé gothique.


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Comme la plupart des édifices d'importance, St Philibert de Tournus constitue le fruit de plusieurs campagnes successives. Vers 980, l'Abbé Etienne achève la nef dans sa version originale. Sur une élévation à grosses piles rondes, les bas-côtés sont aménagés avec des voûtes d'arêtes dont la couverture de tuile est posée directement sur l'extrados des maçonneries et;pour conserver une pente acceptable à la couverture,les berceaux perpendiculaires sont gauchis, mais la nef centrale est toujours couverte sur charpente. Le narthex qui constituera la dernière œuvre de l'abbé Etienne est construit à la fin du siècle. Après l'incendie de 1008, l'abbé Wago restaure l'édifice mais c'est son successeur, l'abbé Ardoin (1028/1056) qui va voûter la grande nef de 1030 à 1050. Sur de grands arcs, E, le constructeur édifie des berceaux perpendiculaires, F, qui ont le mérite de préserver les fenêtres hautes. Enfin, c'est de 1100 à 1120 que la croisée et le chevet seront repris dans les vieilles structures de l'abbé Etienne.

Pourtant, cette composition très rationnelle ne fera pas école comme elle le devrait. Nous la retrouverons à la nef de Saint Etienne de Nevers trois quarts de siècle plus tard, à Chatel Montagne combinée avec une double élévation sans tribune et enfin sur la petite église de Chatel de Neuvre. En outre, un petit édifice reprend le procédé du demi-berceau mais sans niveau de fenêtres hautes, c'est l'église de Brandon. Pauvre destinée en vérité pour un procédé très satisfaisant qui s'est trouvé magistralement mis en œuvre dès l'an 1000. Mais comme nous l'avons déjà souligné, en ce début du Xle s., l'Occident n'est pas mûr pour l'archi­tecture voûtée. En un un temps où les reconstructions à réaliser sont innombrables et les moyens encore modestes, le parti basilical beaucoup moins onéreux et plus facile à mettre en œuvre sera préféré dans la majorité des cas.

C'est sur les grandes abbayes qui vont jalonner la route de Tours à Saint Jacques de Compostelle, ainsi que sur les églises d'Auvergne, que le demi-berceau de contrebutement trouvera sa meilleure destinée,mais ce sera un siècle plus tard, de 1080 à 1140, et l'origine de ces deux diffusions semble avoir été des travaux d'aménagement menés sur les cathédrales de Limoges et de Clermont dans le courant du Xle s. Nous avons déjà analysé la possible genèse du parti d'Auvergne et nous verrons celui des chemins de Saint Jacques dans une étude spécifique.

Ainsi, sur les terres de Bourgogne, et dès l'an 950/1000, nous trouvons déjà à Cluny II, à Saint Bénigne de Dijon et à St. Philibert de Tournus des édifices voûtés parfaitement viables. Mais, dans les vieilles cités du Bas Empire et sur les grands édifices, ce traitement est encore considéré comme une discipline contraignante et un luxe exagéré. Ceci nous permet de con­forter davantage notre hypothèse cadre, l'architecture romane voûtée en Bourgogne née au milieu du Xe s. et toutes les hypothèses chronologiques doivent s'inscrire sur une large période d'environ deux siècles.


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Dans la composition avec berceaux perpendiculaires, le comportement mécanique est des plus rationnels. Les berceaux A et B dont les reins sont maintenus par un coin de charge, C, voient leurs composantes r, r', s'équilibrer et donner une résultante verticale, R, portant sur le doubleau perpendiculaire, E, (figure 1). Sur la vue en plan, Fig. 2, nous retrouvons ces composantes, r, qui s'appliquent sur le doubleau perpendiculaire et engagent les effets, F, qui vont cheminer le long des claveaux pour aboutir à une résultante externe, R, inscrite dans un plan perpendiculaire. Enfin, sur la figure 3 nous retrouvons cette résultante R, et nous voyons qu'elle s'applique au niveau des voûtes des bas-côtés. Mais les charges des berceaux peuvent être aussi figurées par les vecteurs P de la fig. 3 et sont alors portées par les maçonneries perpendiculaires, S. Si le blocage est bien réalisé, cette pièce virtuellement contenue dans la composition pose sur ses supports, et ce n'est qu'après rupture que les forces décrites se mettront en action.


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VUE EN PLAN DU CHEVET DE SAINT PHILIBERT DE TOURNUS


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St. Philibert de Tournus - tours occidentales du narthex


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St. Philibert deTournus - façade du narthex


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St. Philibert de Tournus - niveau supérieur du narthex (arcatures lombardes)


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St. Philibert ded Tournus - couronnement de la tour sud du narthex


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St. Philibert de Tournus - narthex 1er niveau - les voûtes, vue d'ensemble


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St. Philibert de Tournus - narthex 1er niveau -voûtes du bas côté


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St. Philibert de Tournus - 1er niveau du narthex et voûtes d'arêtes sur le vaisseau central


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St. Philibert de Tournus - narthex 1er niveau- grosses piles et berceaux perpendiculaires


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St. Philibert de Tournus - narthex niveau supérieur, les grandes voûtes berceau plein cintre


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St. Philibert de Tournus - niveau supérieur du narthex, vue d'ensemble


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St. Philibert de Tournus - narthex, niveau supérieur, demi-berceaux de contrebutement


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St. Philibert de Tournus - narthex, niveau supérieur- intérieur de la tour sud


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St. Philibert de Tournus - narthex, niveau supérieur, sculpture pré-romane


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St. Philibert de Tournus - nef et cloître, vue d'ensemble


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St. Philibert de Tournus - narthex et tours occidentales vus du cloître (av. restauration)


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St. Philibert de Tournus - le cloître et la nef élévation sud


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St. Philibert de Tournus - la nef, élévation sud, détail


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St. Philibert de Tournus - la nef, vue d'ensemble


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St. Philibert de Tournus - la nef, les grosses piles cylindriques


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St. Philibert de Tournus - voûtes en berceau perpendiculaire, détail


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St. Philibert de Tournus - la nef, voûtes d'arêtes bas côté sud


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St. Philibert de Tournus - tour de croisée, ouvrage clunisien du XII°


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St. Philibert de Tournus - croisée , reprise clunisienne destinée à porter le clocher


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St. Philibert de Tournus - chapelles rayonnantes du chevet


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St. Philibert de Tournus - le chevet, contraste de l'appareillage (XI°/XII°)


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St. Philibert de Tournus - abside et partie droite (reprise du XII°)


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St. Philibert de Tournus - appareillage en arêtes de poisson