Le siècle des Plantagenets


RETAUD


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L'église de Retaud est proche de celle de Rioux situées toutes deux à peu de distance de Saintes. Les programmes se sont mutuellement inspirés mais les chronologies sont différentes. A Retaud, il subsiste une travée de la précédente cella orientale (A) facture fin XI°s. Les deux travées occidentales (B, C) réalisées ultérieurement sont de caractères architectoniques évolués. Les élévations sont flanquées de contreforts bien caractérisés et les corbeaux portant l'entablement sont à 2m 80 au dessus des tailloirs de la voûte de profil brisé. Nous avons là une voûte d'inspiration clunisienne date probable 1150/1170. La seconde campagne portera sur le beau chevet avec hémicycle prolongé (D) découpé en cinq travées irrégulières; découpage qui privilégie la travée axiale (E). Le dessin polygonal externe déjà vu à Rioux est ici traité avec maîtrise. Ce chevet est prolongé d'une travée droite (F), date probable 1170/1190. Sur les années qui vont suivre, le maître d'œuvre réalise le beau clocher polygonal coiffant l'ouvrage mais peut être en structurant les maçonneries de l'ancienne cella orientale ce qui imposera les reprises du XV°s.


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Sur la nef (A), les trois travées (B) la plus ancienne et (C, D) ont été coiffées d'un grand berceau brisé. Les contreforts externes permettent de baser les doubleaux (E) sur de simples colonnes engagées (F). C'est la petite fenêtre (G) et une réduction en largeur qui témoignent d'une campagne différente à la base. Côté chevet, la partie droite (H) est dépourvue de fenêtres. Enfin, la croisée (J) porte sur deux énormes doubleaux sans chapiteau (K,L), XV°s. Ils encadrent une voûte gothique de la même époque avec liernes et tiercerons (N) établie sans doute à la place d'une coupole peut être démolie pour éviter que le clocher ne serve de refuge à cette époque troublée.


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Sur la coupe de la nef, nous voyons la hauteur considérable des tas de charge (A) assurant la stabilité de la voûte légère de profil brisé (B). Sur la coupe de la croisée, nous voyons l'importance considérable de l'épaulement (D) offert aux doubleaux (C ). Un rapport incompatible avec un programme nouveau. Les quatre gros contreforts (D) sont coiffés d'une chaperon (E) dont le sommet (F) conforte la tour très au dessus des formerets des doubleaux (G). Leur action va se conjuguer avec je glacis triangulaire (H) qui assure la passage du carré au polygone. Ces soutènements latéraux permettent une reprise en sous œuvre.