LEGUILLAC
Situé dans une légère dépression, à 11 km à l'ouest de Brantôme, Leguillac dispose d'un terroir polyvalent avec 2 à 300 ha cultivables, des pâturages et des bois sur les hauteurs environnantes. C'est un ensemble susceptible de faire vivre une communauté rurale de 4 à 600 personnes, ce qui explique en partie l'importance de l'édifice. Le plan, de bonne taille, comportait à l'origine deux cella axées et les aménagements successifs ont préservé le dessin initial.
De l'ouvrage du XI°s, il ne subsiste aucune substructure mais, dès le début du XII°s., la société rurale qui s'est enrichie décide de transformer la petite cella qui reçoit un clocher (A) sfintégrant dans le volume précédent. La base est structurée en interne (B) et en externe (C) ainsi la croisée sera réduite à 3,40m x 3,90m et coiffée d'une coupole sur pendentifs. Achèvement du premier niveau vers 1130/1135. La partie orientale de la cella (D) est également reprise avec peut être une abside (E) qui va disparaître au cours des siècles qui vont suivre, d'où les contreforts angulaires (F). Achèvement de l'ensemble oriental vers 1140. A cette époque, la grande cella occidentale sera fondamentalement reprise et transformée en deux travées coupoles (G,H) selon l'école d'Angoulême mais avec un petit désaxement (J). Enfin, la façade primitive est aménagée. Ces deux travées coupoles sont installées sur des murs puissants (K,L) avec fines structures (M,N) et de très puissants doubleaux (P,Q) réduisant la longueur à deux carrés. Achèvement vers 1170. L'ouvrage comporte des contreforts de sauvegarde (R S,T). Enfin, au XIX°s., la façade sera reprise en romano-byzantin et l'abside (E) reconstruite sur le même style.
En élévation, les quatre arcs porteurs de la croisée (A) sont en plein cintre et le plan rectangulaire précédemment noté permet d'installer une coupole (B) mais elle fut peut être réalisée après coup dans un clocher élevé de 1100 à 1120. Les caractères des étages (C,D) semblent confirmés. La partie droite de l'abside (E) doit donner le niveau (F) du premier chevet mais l'hémicycle du XIX°s. (G) rejoint le niveau des aménagements en refuge (H). Sur la nef, nous voyons le puissant doubleau (J) ainsi que les arcs (K,L) permettant d'obtenir deux carrés réguliers destinés aux coupoles du parti d'Angoulême (M,N). Cette nef a également reçu des aménagements destinés au refuge (P) et le clocher un début de transformation (Q). La façade du XIX°s. (R) s'intègre bien dans la travée occidentale. Si nous oublions ces aménagements modernes, l'église de Léguillac constitue un bel exemple d'ouvrage roman du XII°s.