MELLE
Melle. Vue générale.
La bourgade de Melle. qui possède trois belles églises romanes des XI° et XII°s. a, elle aussi, des origines incertaines. L'agglomération se trouve sur la haute vallée de la Béronne dans une région où les mines de plomb argentifère sont nombreuses et exploitées depuis l'antiquité, certaines se situent sur la colline Saint Hilaire à l'ouest du bourg. La partie fortement urbanisée d'une surface de 8ha environ correspond à un promontoire peu prononcé. Les murs de soutènement (A) en précisent la courbe et une défense (B) l'isole du plateau. L'église du bourg (C) est dédiée à Saint Savinien, l'abbaye Saint Hilaire (D) occupe la rive occidentale et son abbatiale est un superbe édifice XI°-XIIos. Elle a justifié la formation d'un faubourg indépendant. Enfin, les activités économiques à l'étroit dans le bourg se sont développées sur le plateau (E) autour d'une église dédiée à Saint Pierre. Le seul argument en faveur d'une origine antique est un atelier monétaire mais correspondait-il au site historique ou se trouvait-il sur la voie romaine Poitiers/Saintes dont le tracé parfois incertain se trouve à 1200m à Test de l'agglomération. Cette hypothèse est souvent privilégiée mais les arguments socio économiques sont en faveur du bourg. Nous dirons que l'oppidum occupé dès l'époque gauloise sera négligé durant la Pax Romana puis recevra les populations de la vallée et du plateau venues se réfugier là, dès le Bas Empire. Ensuite, la petite cité se maintiendra modestement jusqu'à la renaissance romane.
L'église Saint Savinien de Melle située dans l'espace de repli du Bas Empire, constitue le lieu de culte le plus ancien mais l'ouvrage actuel est roman. La nef (A) partie la plus ancienne, forme un rectangle de 7,75m X 18,40m en interne, c'est l'ultime reprise de la grande cella primitive et sa facture actuelle correspond à la première moitié du XI°s. Fin XI°s, vers 1080/1100, l'édifice à deux cella reçoit un transept avec chapelles orientées, celle du nord subsiste(B). Vers 1120, la petite cella est reprise en puissance avec abside (C) et partie droite (D) toutes deux voûtées en berceau plein cintre. Suit une croisée où les quatre arcs brisés (E) portent une coupole (F) sur trompes réduites (G) et un beau clocher (H). Le croisillon sud (J) et sa chapelle (K) seront également refaits au cours de cette campagne menée de 1120 à 1140 environ.
Melle. Saint Savien. Intérieur. La nef et sa charpente.
Melle. Saint Savien. Intérieur. Vue d'ensemble.
Melle. Saint Savien. Intérieur. La croisée.
Melle. Saint Savien. Chevet, transept, abside.
Melle. Saint Savien. Croisillon sud.
Saint Hilaire de Melle. Vue d'ensemble élévation sud.
Vers l'an 1000, les pèlerins marchant vers les Pyrénées font halte à Saint Hilaire de Melle et le lieu de culte est pris en mains par les moines de Saint Jean d'Angély. Ce sont eux qui seront responsables de l'œuvre romane. Les travaux commencent vers 1050 avec l'édification du chevet à trois chapelles rayonnantes liées (A) elles sont massives et sans partie droite (B). Le déambulatoire large (C) est coiffé d'un berceau annulaire bien que les quatre colonnes (D) offrent un découpage rayonnant régulier. L'ouvrage se poursuit aveodeux chapelles orientées (E,F) et un transept faiblement débordant (G). Achèvement intervenu vers 1065. A la fin du XI°s, vers 1080, les travaux reprennent avec l'édification du clocher implanté dans le volume du transept (H). Les arcs sont toujours en plein cintre. Achèvement vers 1100. Enfin, vers 1140, la troisième campagne porte sur la grande nef à six travées (J) qui doit s'aligner sur la croisée (K) d'un entraxe de 5m20. L'élévation sur travée longue et piles quadrilobées (L) reçoit une grande voûte en berceau. Les bas côtés (M) comportent des murs avec deux fenêtres par travée (N) leur face interne est structurée de puissantes arcades sur bases alternées (P,Q). C'est la plus belle nef romane du Poitou, achèvement vers 1170/1180.
Saint Hilaire de Melle. Chevet du XI°s et croisée. Vue d'ensemble.
Saint Hilaire de Melle. La nef du XII°s. Elévation nord. Trois vaisseaux sous un même comble.
Saint Hilaire de Melle. Le chevet à trois chapelles rayonnantes et la chapelle orientée nord XI°s.
Saint Hilaire de Melle. Intérieur de la nef du XII°s. Le vaisseau central.
Saint Hilaire de Melle. Le bas côté de la nef XII°s.
Saint Hilaire de Melle. Le chevet avec déambulatoire.
Melle Saint Pierre. Chevet vue d'ensemble.
Melle Saint Pierre. Intérieur. Grande voûte et croisée.
Dès le XI°s. le développement de Melle se fait sur les rives de la Béronne avec Saint Hilaire pour paroisse mais également sur le plateau. De ce côté, le bourg fermé donne aux habitants du quartier un sentiment d'unité qu'ils vont concrétiser avec l'église Saint Pierre. Dans ce faubourg se déroulent les foires et marchés agricoles, les habitants sont aisés, l'église en porte témoignage. Sur le plan un léger gauchissement (A) nous suggère que chevet et transept furent aménagés sur une nef plus ancienne. L'ouvrage comporte une abside (B) avec partie droite (C ), un transept (D) et croisillons débordants flanqués de deux chapelles orientées (E,F) de facture différente. La croisée porte une coupole polygonale sur trompes (G). Date probable de l'édification de l'ensemble 1115/1145. L'enveloppe de la nef sera remodelée au cours de la même campagne. Enfin, vers 1155/1160, les anciennes élévations seront reprises sur piles quadriiobées avec noyau circulaire (H) archivoltes brisées et rouleaux de décharge (J) Enfin, la nef sera voûtée avec trois berceaux brisés (K,L,M) dont les chapiteaux sont alignés (N). Achèvement vers 1175.
Melle Saint Pierre. Chevet avec abside et absidioles.
Melle Saint Pierre. La nefà trois vaisseaux sous un même comble.